PdF 25-06>30
Créativité... sous toutes ses formes. C'est le thème qui sous-tend toutes nos rubriques cette semaine comme dans nos missions et projets !
▼ Édito
Il parait de la semaine passée, il y a eu un grand événement tech à Paris. Vous pourriez vous attendre à un n-ième rapport d’étonnement? Ben, non. Mais quand même. Aller, je vous laisse juger.
Bon, sinon, soyez vous aussi des diffuseurs de futur. Faites du bien à des amis et collègues. Vous savez comment faire, n’est-ce pas… Abonnez-les
Dans cette édition, vous allez découvrir :
Jurassic Park 🦖
Des paires ⇊
Un véhicule 🚒
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« Fear is the greatest killer of creativity »
Hiroki Asai - ancien de l’Apple Design Studio
Et un de ses remèdes préférés pour faciliter la créativité, c’est l’humour. En effet, il ajoute souvent « humour is the most effective tool I've found for insulating cultures from fear. »
Donc ne vous étonnez pas de mon humour douteux pendant mes projets d’innovation : maintenant, j’ai l’argument solide de lutter contre la peur 🤣
▼ La minute méthodo
Il faut laisser voler les idées (et parfois atterrir un drone)
Je n’ai que rarement eu l’occasion de parler des trouvailles auxquelles j’ai contribué pendant mes 15 années à co-piloter les Design Centers de Thales. La confidentialité commerciale… et celle, un peu plus musclée, de la Défense, m’ont souvent forcé au silence.
Mais là, je peux. Et c’est du pur bonheur de partager.
Révélation
Il y a 10 ans, on lançait un projet d’innovation pour une Business Unit de Thales (non, je ne peux toujours pas dire laquelle, mais imaginez un contexte sérieux, très sérieux). Après une phase d’exploration bien balisée (interviews, tendances, analogies), on a animé une série d’ateliers de créativité (coucou Antonin).
Et là, bim. Une idée qui claque.
Quelqu’un propose un concept un peu fou : utiliser un coffre de toit pour y loger un drone de surveillance. Oui, un coffre. De toit. Et un drone. Et on est en 2015 hein, à une époque où un drone dans un cadre pro, c’était encore un OVNI (pun intended).
L’idée avait été écartée à l’époque, jugée trop en décalage avec les besoins du projet. Mise de côté, gentiment, dans un coin.
Et pourtant… 10 ans plus tard, elle est là. Réalisée. Mûrie. Déployée.
Méthodo de haut vol
Alors pourquoi vous parler de ça ici ? Parce que c’est une magnifique leçon de méthode. D’innovation. Et de patience.
Une idée écartée aujourd’hui peut (re)devenir une pépite demain.
Une inspiration incongrue peut trouver son terrain des années plus tard.
Et surtout : dans un atelier, on ne bride pas.
Ne jamais sous-estimer le pouvoir d’un “Et si…”. Il faut laisser les idées aller où elles veulent, même si elles semblent à côté de la plaque ou hors sujet. Dans un atelier d’idéation, on accueille, on note, on trace — et on trie plus tard. Bien plus tard. À froid.
Certaines idées finiront à la poubelle. D’autres seront mises en place immédiatement. Et quelques-unes (les meilleures ?) referont surface un jour, quand le bon contexte leur permettra de (re)voler de leurs propres ailes (re-pun).
Alors s’il vous faut une seule règle pour faciliter un atelier : laissez le champ libre. Ce type d’idée n’a pas de coût à ce stade. Mais peut se développer (lentement) dans la tête et dans l’entreprise.
P.S. Le drone qui vole aujourd’hui au-dessus du véhicule n’est pas du tout celui du coffre. Mais lui aussi sort d’un autre projet. Lui aussi a vécu son petit parcours d’innovation. Mais chuuut… celui-là, je n’ai vraiment pas le droit d’en parler. 😶
P.P.S : C’est vraiment émouvant de voir le passage de l’idée au projet concrétisé. Un grand bravo à toutes les équipes autour de Software République et à Marc pour sa mise en lumière.
▼ Brèves de comptoir
🧪 La vie, version bêta - Des chercheurs sont tout proches de recréer le tout premier pas de l’évolution : l’auto-réplication de l’ARN. C’est ce mécanisme qui aurait lancé l’aventure de la vie sur Terre. Rien que ça. Jurassic Park ? [NewScientist]
🌊 Plastique, mais pas toxique - Des scientifiques japonais ont mis au point un plastique biodégradable qui se dissout complètement dans l’eau de mer… en quelques heures. Pas de microplastiques, pas de toxines. Nada. Une petite révolution pour les emballages marins et le matos de pêche – deux contributeurs majeurs de la pollution océanique. Test grandeur nature en cours. [Reuters]
▼ Visuel Numérique
Les paires gagnantes du futur
Belle analyse des technologies clés identifiées par 7000 entreprises pionnières, dans 45 pays. Résultat ? Une carte étonnante de “paires technologiques” : quand deux technologies avancent mieux ensemble que seules.
Parmi les duos stars :
IA + santé personnalisée
Blockchain + Smart Cities
AgriTech + Adaptation climatique
Ce que montre ce travail : l’innovation de rupture ne sera pas mono-technologique. Ce sont les combinaisons – souvent inattendues – qui ouvriront les nouveaux usages. (note de service pour les facilitatrices d’innovation : nous avons souvent recours à une technique pour cela - la Collision Matrix © [surtout, ne cherchez pas sur Google, on garde cette technique pour nos clients])
Mais une question reste en suspens en lisant cette carte mondiale :
👉 Où est la France ?
Pas dans le top 5, ni le top 10 des pays les plus représentés dans les signaux analysés.
Absence de données ? Manque de visibilité ? Ou décalage stratégique dans nos narratifs techno ? ou plus simplement, biais de sélection des auteurs (dans le rapport source de Nature, la France est bien présente et en bonne place [Nature])?
▼ Pépite immédiate
Myromi de Givaudan, l’arôme qui se prototype
De qui ? De quoi ?
De Givaudan, bien sûr. Un nom qui ne vous dit peut-être rien, et pourtant… c’est LE géant discret derrière les goûts et senteurs qui peuplent notre quotidien. Des parfums de grandes marques aux arômes de nos steaks végétaux, cette entreprise suisse est un véritable sculpteur d’émotions sensorielles. Rien que ça.
Et là, Givaudan innove avec Myromi.
Myromi, c’est un outil de prototypage… olfactif. Si si.
Décrire un arôme ou une senteur avec des mots, c’est quasi impossible, même pour les experts, alors pour le vulgum pecus, imaginez…(« un truc un peu boisé, mais sucré, tu vois ? »). Là, on passe par une approche itérative. On taste (la phote est intentionnelle), on ajuste, on retaste, on affine. On explore.
🎛️ MyrOmI, c’est comme un piano de scénarios gustatifs — ou un générateur d’arômes en mode palette de peintre (on n’avait dit un truc sur les métaphores ?). Une interface où l’on choisit ce que l’on ressent plus que ce que l’on décrit, le tout sans techno-push agressif, sans IA tapageuse. Juste de l’innovation qui sert l’usage. 👏
Je confirme : j’ai tasté. Et c’est bluffant.
Pourquoi j’en parle ici ? Parce que c’est un exemple parfait d’innovation sensible, incarnée, au service d’un vrai besoin. Un outil comme Myromi, c’est l’anti-catalogue qui nourrit les discussions avec les clients de Givaudan à la recherche du prochain arôme de ce qui atterrira dans nos assiettes. C’est une réponse élégante à cette vérité simple : on ne sait pas mettre des mots sur les odeurs qu’on aime. Alors autant tâtonner, sentir, choisir… et recommencer.
Merci à Frédéric Merlin pour la visite du stand à VivaTech.