PdF 25-06>29
Métaphore... On en tente souvent pour expliquer, on en rate parfois mais on évite toujours avec les IA. Enfin je crois.
▼ Édito
On va commencer par de l’humour. Et on arrêtera là pour passer à des trucs sérieux. Et essaiera d’utiliser l’humour pour parler de plusieurs tentatives d’analogies.
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
Dans cette édition, vous allez découvrir :
des métaphores ratées 👎
de mauvaise analogies 🤢
de l’espoir humoristique 😁
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« I don't trust anyone who doesn't laugh. »
Maya Angelou - poétesse et romancière
Et vous ?
On rit tout seul, on rit en groupe, en famille. On rit plusieurs fois par jour ou plus sporadiquement. On rit spontanément ou par instinct grégaire. Le rire nous fait du bien et crée du lien social (il abaisse notre méfiance reptilienne).
Et le rire favorise la créativité.
Bon aller, on redevient sérieux ! 🤭
▼ Anecdote
Quand tu donnes des cours en Master…
Cette semaine, j’ai donné un cours sur l’IA à des étudiants en M1 (Marketing Digital, si vous demandez).
Je me suis bêtement lancé dans une analogie avec Monsieur Jourdain et sa découverte de la prose (me demandez pas avec quoi je comparais dans le domaine de l’IA, ce n’est pas le sujet – restez concentrés, siouplait). Comme j’ai senti que ça allait être un peu abrupt, j’ai plutôt évoqué le titre de la pièce : Le Bourgeois Gentilhomme. Et là… regard écarquillé de l’assemblée. Ils ne connaissaient pas. Bon, bah il faut boire le calice jusqu’à la lie, n’est-ce pas ?. Alors je continue. Je leur explique que notre héros découvre la prose. Et là, re-écarquillement.
“C’est quoi la prose, monsieur ?”
Gloups…😔
Autre salle (pas de classe, mais autre ambiance). Dans un grand groupe industriel de la Défense (avec un petit “l” – donc pas le lieu, vous suivez ?), avec des VP que je coachais, une équipe se lance dans une métaphore entre un concept lié à la culture du Pérou (qu’ils avaient visité - le pays, pas le concept) et leur idée innovante. Sauf que personne ne connaissait l’objet culturel évoqué. Les voilà donc en train d’expliquer l’objet… pour enfin permettre la compréhension de leur idée. Mauvaise pioche, là aussi.
Moralité : quand tu te lances dans une analogie/métaphore, il ne suffit pas qu’elle soit pertinente (c’est-à-dire que le concept référencé soit plus simple à comprendre que ton idée à toi), il faut t’assurer que ton auditoire va comprendre ta référence (afin de tisser un lien avec l’idée que tu cherches à expliquer).
La prochaine fois, je ferai cette rubrique en vers !
▼ Réflexion Interrogative
Tu es une machine, juste une machine - d’ailleurs pourquoi je te parle ?
On avait parlé de politesse avec les IA dans notre édition 22. Et ma thèse reste la même : il n’y a aucune raison d’introduire cette dimension dans notre relation avec une machine. Donc ni poli, ni impoli – même comportement qu’avec le lave-vaisselle. En fait, surtout pas de relation anthropomorphique avec une IA générative (on verra s’il faut changer avec les prochaines générations d’IA).
On avait aussi évoqué le fait que certains considèrent les IA comme des super-stagiaires. Au-delà de l’introduction d’une nouvelle anthropomorphie, je ne suis pas en phase avec cette vision.
D’abord, parce que je la trouve méprisante pour les stagiaires (petite pensée pour toutes et tous les stagiaires de la saison). Le fait qu’on l’affuble de “super” sous-entendrait que la stagiaire est limité. Et surtout, qu’ils seraient des sortes d’esclaves corvéables à merci, tout juste bons à apporter le café. (Anecdote : je n’ai jamais croisé le cliché du stagiaire à qui on demande d’apporter le café – peut-être un avantage de l’Industrie ?)
Nos stagiaires n’ont rien à voir avec une IA. Je respecte plus un stagiaire qu’une IA (ai-je besoin de le préciser ?). L’une est une personne, l’autre une machine. Ce qui ne m’empêche pas de pouvoir détester certaines personnes, tout comme mon lave-vaisselle quand il fait des siennes (d’ailleurs, si quelqu’un peut m’expliquer l’erreur E92-42 qu’il m’affiche certains matins…)
Certes, la machine en sait beaucoup plus que le stagiaire. Et même que n’importe qui dans l’entreprise. Mais les humains fabriquent de la connaissance à partir des infos qu’ils rencontrent, ils créent une compréhension (pour la plupart) de ce qu’ils découvrent, et parfois acquièrent une forme de sagesse (suivant la fameuse pyramide DICS ci-dessus).
En fait, si on devait vraiment établir une analogie (et vous avez compris combien je suis réticent à l’anthropomorphisation), ce serait plutôt avec une armée de Prix Nobel. Une tribu, pas un seul. Car un Prix Nobel est parfaitement pertinent dans un domaine, mais totalement incompétent dans d’autres (il arrive même que certains le reconnaissent).
Mais là encore, ça pêche ! Car nos Prix Nobel ne sont pas que des sommes d’informations : ils pensent, inventent, questionnent, comprennent… Ce que ne font pas les IA.
Décidément, cette idée de trouver des analogies avec les humains est très mauvaise. CQFD 😇
Reste que ce sont les seules machines à qui on parle en espérant qu’elles nous comprennent. On est compliqués dans nos têtes, non ?
P.S. : j’ai fait relire cet article par un de mes assistants IA. Il n’a pas touché un iota du texte : j’ai du le vexer…😂
▼ Brèves de comptoir
🧩 ILLUSION - Apple révèle que la partie « think » des IA est trompeur (ah oui ?) : les LRM gaspillent des tokens sur les puzzles simples, performent sur les intermédiaires et s’écroulent totalement au-delà d’un seuil, même si on leur fournit l’algorithme. Qui a dit qu’Apple avait du retard sur l’IA ?
⚛️ Transport d’antimatière, avenir scientifique garanti ! - Le CERN lance le transport d’antiprotons cryogéniques vers d’autres labos européens pour booster les mesures (jusqu’à 100× plus précises) et approfondir les mystères de l’asymétrie matière/antimatière, une étape importante pour l’avenir de la physique fondamentale.
▼ Visuel Numérique
🔌 Une nouvelle ère de l’électricité se profile.
Malgré les incertitudes géopolitiques, les investissements énergétiques atteindront cette année 3 300 milliards de dollars (rapport de l’AIE de juin - super bien fait d’ailleurs - gros clin d’oeil à nos lecteurs et lectrices qui s’intéressent à ce sujet…🫵).
Et devine quoi ? Deux tiers de cette somme – soit 2 200 milliards – sont consacrés aux solutions bas-carbone. C’est deux fois plus que ce qui part encore dans le pétrole, le gaz ou le charbon.
Dans les économies avancées, on frôle l’anecdote statistique : pour chaque dollar investi dans les énergies fossiles, il y en a douze qui partent dans le renouvelable. Même en Chine, le ratio est très costaud : six pour un. Le monde n’a peut-être pas encore tourné la page, mais il est clairement en train de changer de chapitre.