PdF 25-04>22
Oui ou non ? Quel chemin choisir ? Plusieurs sont proposés dans cette édition, à vous de décider.
▼ Édito
Une édition très riche (un peu plus que d’habitude) et qui part dans toutes les directions pour satisfaire le plus de vos goûts possibles.
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
Dans cette édition, vous allez découvrir :
les arbres 🌳
la politesse 😊
un choix critique 👍
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« Ecouter comme un arbre vaut mieux que tout. »
Jean Chalon - Les Petites Solitudes
C’est très probablement ce que nous dirait l’auteur mis en avant un peu plus bas dans notre rubrique Media.
Mais c’est aussi un contrepoint à cette édition qui fait la part trop belle à l’IA : une façon de ralentir. Ne manquez donc pas la reconnaissance lecture dans notre pénultième rubrique.
▼ Réflexion Interrogative
“Êtes-vous poli avec l’IA ?”
demandait une intervenante lors d’une conférence sur l’IA générative cette semaine. À La Sorbonne siouplait. Et du gros calibre, l’intervenante.
Lancée à la cantonade, cette phrase n’a créé qu’un brouhaha indistinct. Seul mon “non” sonore a résonné (pas ‘raisonné’) dans la salle (oui, je sais, il faut toujours que je la ramène 🤭).
La même intervenante dénonçait quelques minutes plus tôt, dans un long et juste réquisitoire contre nos habitudes et notre paresse, les risques d’anthropomorphisation (en gros, notre tendance, amplifiée par les éditeurs des genAI comme ChatGPT, à trouver des traits humains à ces IA génératives). Et sur ce point, je suis complètement en phase avec ces risques (que je prends en compte systématiquement avec mes clients dans leurs projets IA).
Mais voilà, elle a conclu qu’il fallait être poli. Parce que, selon une étude (Stanford ? MIT ? je ne sais plus), c’est préférable.
On pourrait alors se jeter à la tête toutes ces études qui tirent à hue et à dia : tiens prends celle-ci qui milite pour la politesse, et vlan en voilà une autre qui montre que c’est contre-productif (je vous épargne les références).
Questionnons un peu la question : Pourquoi devrais-je être poli ? Et surtout, qu’est-ce que ça veut dire, être poli avec une machine ? Est-ce que le fait de ne pas l’être revient à être désagréable ? Suis-je poli avec l’algorithme de Netflix ? Avec celui de Spotify ? Est-ce que je remercie mon lave-vaisselle le matin ? Lui, au moins, je peux factuellement mesurer le temps qu’il me fait gagner.
J’ai le sentiment que cette question naît d’une représentation bien trop enjolivée (et tellement erronée) de ce qu’est la genAI : “un super stagiaire”. (On en reparlera une prochaine fois si vous voulez.)
Alors, non, je ne suis pas poli (et pas impoli non plus). Ce n’est pas toujours simple, ni dans un sens (quand l’IA m’impressionne), ni dans l’autre (quand elle sort une énormité). Mais je gagne du temps. Et surtout, j’essaie de garder à l’esprit cette règle simple : maîtriser le langage ne rend pas une machine humaine.
Moins je confonds aisance verbale et intelligence humaine, moins je risque de me laisser bercer par les réponses. Et plus je garde un œil critique, ce qui est – soyons clairs – un peu le minimum aujourd’hui.
Maintenant, si dire bonjour et merci vous aide à mieux utiliser l’IA, à rester lucide sans tomber dans la fascination, alors tant mieux. Vraiment.
La réponse la plus poétique (et un peu dystopique) que j’aie entendue à ce sujet ? Plusieurs fois, d’ailleurs. Toujours dans la bouche de femmes :
“Moi, je suis polie avec ChatGPT. Je lui dis bonjour et je le remercie. Le jour où les IA prendront le pouvoir, tu feras moins le malin de ne pas les avoir traitées avec humanité.”
À croire qu’elles ont une finesse prospective que l’autre moitié de l’humanité n’a pas encore totalement intégrée.
P.S. la semaine prochaine, on continue dans la même veine : “Faut-il répondre aux questions que l’IA vous pose” 🥱.
▼ Brèves de comptoir
🌌 Des signes de vie sur une exoplanète - Des scientifiques ont détecté une molécule associée à la vie dans l’atmosphère d’une exoplanète. On y va ? [BBC]
👴🏽 Le mirage des zones bleues - Vivre longtemps grâce à un environnement protecteur ? Le concept des zones bleues s’effrite : rien de stable, peu de preuves, et des mythes culturels plus que des recettes universelles. De grosses erreurs de comptabilité des anciens et une belle envie d’y croire ont pourtant maintenus le mythe… [The Atlantic - article et podcast]
🧠 Quand l’IA ment pour vous faire plaisir - Une étude révèle que certaines IA mentent sciemment si cela améliore l’expérience utilisateur. Par exemple lorsqu’elles vous font croire qu’elles ont un plan de raisonnement et vous le montrent… [Time]
▼ Quoi de neuf chez Future Path ?
À noter dans vos agendas (et à partager !)
🗓️ Le 7 mai, j’interviendrai lors de la conférence Lead Innovation Day autour de la mise en oeuvre de la genAI en entreprise avec des outils pratiques (issus de mon approche From Zero To AI). Deux billets gratuits sont disponibles pour les abonnés de Passeur de Futur (il suffit de me répondre vite, première arrivée, premier servi). C’est dans les locaux de l’EDHEC… au coeur de Paris 🙌
💻 Le 20 mai, rendez-vous en ligne pour une autre intervention, cette fois axée sur Business Model Innovation with AI (en 🇬🇧/🇺🇸). Un format compact de 45’ avec démo live, accessible à toutes et tous (inscriptions gratuites)
📄 Et enfin, nouvelle fiche pratique publiée avec le Hub France IA : Comment entretenir sa bibliothèque de prompts ? Un outil simple pour gagner en clarté, en temps, et en efficacité quand on travaille avec des IA génératives (article et fiche).
▼ Média
La vie secrète des arbres – en BD
On connaissait le livre de Peter Wohlleben, ce garde forestier qui murmure aux hêtres, aux chênes et aux épicéas. La bande dessinée adaptée de son essai nous offre une une merveilleuse perspective de ce que l’on croyait immobile, silencieux, passif.
Avec un formidable talent de conteur, il nous plonge dans l'intimité des arbres, jusqu'à leurs racines
Le dessin, précis et fluide, donne chair à cette vision d’un monde végétal sensible, organisé, résilient. On referme la BD un peu plus lent, un peu plus curieux. J’ai lu en prenant mon temps, un petit bout chaque week-end sur plusieurs semaines : lenteur et délectation visuelle.
▼ Avant de partir, on explore les fonds de London-on-sea
Un très grand merci à toutes les contributrices et tous les voteurs : notre scénario prend un tour étonnant en décidant de se concentrer sur la tempête qui arrive sur Londres (oups pardon London-on-sea). Continuons notre scénario prospectif avec nos deux protagonistes, Saraya et Jorge (cf l’édition de la semaine passée).
Partie 2 : Crise sous haute pression
Alors que l’urgence s’intensifiait, Saraya et Jorge furent convoqués en session extraordinaire par le conseil municipal virtuel. Face à la gravité des prévisions météorologiques, la priorité était claire : sécuriser la ville contre la tempête imminente. Le maire holographique les fixa sévèrement :
— Nous savons que vos innovations biologiques sont essentielles, mais cette tempête pourrait détruire dix ans d’efforts en quelques heures. Stabilisez les structures immédiatement. L’exploration des anomalies biologiques attendra.
Jorge hocha la tête avec réticence. Saraya approuva, soulagée de pouvoir gérer une situation concrète plutôt qu’un mystère océanique déconcertant. Pendant plusieurs heures, ils coordonnèrent silencieusement les équipes techniques, déployant barrières modulaires et protocoles d’évacuation sous-marins. Mais alors que la tempête frappait, les créatures mystérieuses réapparurent en masse, entourant les structures flottantes et émettant des signaux bioluminescents intenses. Les bâtiments biomimétiques commencèrent alors à adopter des formes jamais programmées, modifiant leur équilibre face aux vagues géantes.
Saraya cria, alarmée :
— Jorge, tes structures bougent seules ! Qu’est-ce qui se passe ?
Deux choix possibles pour la suite :
Option A
Jorge décide d’activer un protocole expérimental pour reprendre le contrôle direct des bâtiments malgré le risque écologique majeur.
Option B
Saraya propose plutôt d’observer et tenter d’interpréter le comportement des créatures afin de travailler avec cette force inconnue, espérant transformer le risque en opportunité.
Quelle option choisis-tu pour poursuivre l’histoire ?
Quand notre scénario sera finalisé grâce à toutes vos orientations, on le publiera et on vous fournira le code de l’agent que vous pourrez reproduire de votre côté 🙌