PdF 24-11>01
Première édition de ma première newsletter. Je plonge et j'espère que vous allez aimer et partager vos suggestions. On va parler innovation, futur, IA et lectures, projets et recherches. À vous...
▼ Édito
Bon ça y est… Il y a longtemps que j’avais ce projet de créer une newsletter. Parce que j’aime bien partager ce que je découvre et que mes interlocuteurs semblent apprécier.
Alors voilà. Je vous livre ce premier épisode.
Je vous promets que ce ne sera pas régulier mais peut-être deux éditions par mois.
Merci beaucoup de votre indulgence pour les débuts qui vont être … balbutiants et un encouragement à me dire ce qui ne marche pas (et ce qui vous plaît), ce que vous aimeriez trouver (et ce qui doit disparaître)… Votre avis tout en bas 🙏
Dans cette édition, vous trouverez :
un superbe exercice de prospective massif en présentiel 🔭
des news du passé du futur 🗞️
un OVNI sonore 🔊
une pépite à découvrir tout de suite 💎
l’incipit d’un scénario de prospective 🎬
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« Ceux qui ne savent raconter que la vérité
ne méritent pas qu'on les écoute. »
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Jonas Jonasson
J’aime bien cette citation appliquée au métier de prospectiviste.
▼ Anecdote
Lors d’une recherche récente avec un LLM, je voulais obtenir une liste de critères possibles pour évaluer des outils (cf plus bas sur les genAI Notetaker, le genAI-truc peut-être le plus utile aujourd'hui en entreprise). Je formule ma demande en indiquant que le coût doit être parmi les critères. Le système fait son boulot et évalue les outils avec les critères imaginés. C’était plutôt pas mal. À l’exception d’un petit truc : l’évaluation en regard du critère “coût” était une fonction croissante dudit coût (c’est le moment où ma chérie me dit un truc comme : “tu es pédant, sois simple”, alors je reformule…). Plus la solution était chère, meilleure était la note. Légèrement contre-intuitif même quand on ne bosse pas aux Achats, non?
Alors on n’oublie pas, avec une genAI, on sort ses griffes, son cerveau, ses dents et on relit/vérifie tout. Vraiment tout.
Pour la petite histoire, je n’ai retenu aucun des critères proposés… Comme quoi la perte de temps avec une genAI n’est pas neutre…
▼ La Minute Méthodo
Lors d’un séminaire donné récemment sur Innovation et genAI, j’ai été amené à distinguer les grandes approches d’innovation. Ou du moins celles que j’ai mises en œuvre ces dernières années et que je crois bien connaître.
Si l’on regarde la portée temporelle de ces approches, je suis tenté de découper en deux horizons : l’un est court-moyen-terme et l’autre plutôt lointain.
Donc d’un côté le Design Thinking qui traite de sujet pour lesquels les utilisateurs potentiels existent aujourd’hui. Et de l’autre le Prospective Design qui adresse un temps long pour lequel les futurs utilisateurs ne sont peut-être même pas dans le ventre de leur maman…
Point sémantique : on parle ici de Prospective Design. Pas de l’autre disciple de Prospective, nettement plus analytique (comme celle des scénarios du GIEC ou de RTE). Le Prospective Design utilise à fond les ressorts de l’Imaginaire ; il n’étire pas les tangentes des courbes pour proposer des scénarios futurs.
Note : Les durées mentionnées sont à mettre en perspective du cycle de vie de votre produit bien entendu. Mais la limite est en-deçà d’une génération.
On détaillera dans d’autres éditions les facettes de ces deux approches (avec quoi je démarre un projet Design Thinking? ça veut dire quoi “problem finding”? …).
Puisqu’on y est, creusons un chouia plus loin la partie Prospective Design si vous me suivez. Il y a deux courants principaux : Design Fiction (hyper à la mode) et Strategic Foresight. Ils ne s’opposent pas vraiment, ils ont des buts similaires mais utilisent des moyens différents.
Les deux utilisent à fond les Imaginaires pour nous inviter dans un futur plausible. Et à partir de là, de concevoir les moyens de s’y rendre (la route à prendre, la roadmap/vision à mettre en place).
On pourra revenir là-dessus mais dans le courant Design Fiction, il y a deux sous-courants que j’appellerai Design SciFiction et Design Friction. Le premier tire fièrement son inspiration de la SciFi, le second se revendique provocatif.
Il y a d’autres approches et surtout d’autres perspectives à considérer. Mais à grosse maille, ce panorama doit permettre de se situer et de préciser les attentes en matière d’innovation.
Dans le séminaire, je pousse un peu plus loin la réflexion pour ensuite étudier quelles sont les approches qui profitent le mieux de la genAI, à quel moment, pourquoi et comment… (comme disait Blondie, 🎶 call me 🎶).
▼ Le Passé de Demain (les actus du présent)
Quand Otter AI fuite vos discussions confidentielles
Otter AI, connu pour ses outils de transcription de réunions (Notetaker), a récemment été impliqué dans une fuite d'informations confidentielles d'investisseurs. Et donc bye bye les investisseurs 😩
Cet incident fait écho à mon séminaire dédié aux notetakers : un sujet brûlant et plein de leçons. 😊
🔑 Confidentialité, risques technologiques, genAI
50 technologies émergentes selon Innovate UK
Avis à tous les explorateur.ice.s de l'innovation : ce rapport est une bien belle boussole de tendances technologiques. Des biotechnologies aux énergies renouvelables, de la médecine personnalisée aux batteries organiques, le doc regorge de perspectives pour préparer les transformations à venir. On y trouve donc 7 domaines et 8 techno par domaine : chaque technologie est présentée simplement en quelques lignes. Brèfle, une lecture incontournable pour les innovateur.ice.s
Un condensé d’inspiration pour les professionnel.le.s embarqué.e.s dans tout projet d’innovation…
🔑 innovation, UK
Quand l’IA Générative redéfinit le marché du travail
L’impact de la genAI sur le monde professionnel est déjà réel (63% des entreprises…). Selon cet article de Harvard Business Review, ces technologies ne se contentent pas de remplacer certaines tâches ; elles créent aussi de nouvelles opportunités (mais qu’on ne me parle pas trop de la génération de code pour le dév qui peut faire autant gagner de temps qu’en perdre d’après ma petite expérience). L’étude montre comment des secteurs comme le marketing, la finance et l’éducation adoptent ces outils pour gagner en efficacité. Et aussi les questions : comment les emplois traditionnels évolueront-ils face à cette révolution ?
Of course, la formation des personnels et la recherche des meilleurs usages sont parmi les premiers sujets à traiter 🤨
🔑 future of work, genAI
▼ PÉPITE IMMÉDIATE
Je voulais te (ben ouais, je vais hésiter entre tutoiement et vouvoiement… 🤭) pointer un petit nouveau dans le monde de l’IA : Cosmos. Pourquoi je t’en parle ? Pour deux raisons :
Il montre la voie vers une approche Usages de l’IA (plutôt que technos)
Il intègre les 6-7 use cases les plus courants de la genAI de manière intelligente
Pour le premier point, nous sommes tous conditionnés par l’interface conversationnelle de ChatGPT pour la genAI. Or elle ne s’intègre pas aisément dans notre quotidien (il faut faire des allers-retours, copier-coller-adapter, naviguer dans une longue conversation, …). Et Cosmos a su montrer une alternative intéressante. Cela peut servir pour d’autres Use Cases plus complexes.
Pour le deuxième point, tu verras que les fonctions qu’ils proposent sont exactement celles de nos pratiques quotidiennes de ChatGPT et consorts : assistance à la rédaction de manière interactive (et non pas chrono-séquentielle), interactions avec des documents (pour les résumer, les analyser, le tout de manière argumentée), traduire du texte ou des documents (en respectant leur mise en forme originale – impressionnant) et la synthèse/analyse de conversations (présentiel, visio, fichier audio, …).
Sur cette dernière partie, j’ai monté un séminaire qui parcourt plus de 10 solutions de NoteTakers à base de genAI pour les réunions… (dispo quand tu veux).
Il me semble qu’ils font partie des pionniers à montrer la voie de l’après interface exclusivement conversationnelle (un peu comme 4o-canvas pour les abonnés payants de ChatGPT)
Je précise que je n’ai pas d’intérêts avec la société.
▼ ET SI DEMAIN…
Ici, c’est la rubrique où je t’invite à penser le mode de demain à l’aide de notre imaginaire. Alors tu prends ta respiration, on va aller loin et surtout tu retiens ta respiration (mais non, tu vas avoir besoin d’air), tu retiens tes pensées comme “c’est pas possible, c’est pas faisable, personne n’acceptera jamais…” (le monde nous montre régulièrement que ce n’est pas si vrai). Alors on suspend notre incrédulité quelques secondes (j’essaie de t’y pousser en mettant le niveau humour à <proche de lourd> 🙃 pour cette fois-ci).
Ils avaient appelé ce truc le « m³ ». Ça devait les faire marrer ces crétins de techni-écolos d’utiliser l’unité de mesure de volume pour me faire cracher au bassinet. Et ils lui avaient même trouvé une signification pour bien marquer au fer rouge l’horreur insurmontable de la démarche : « m³ » pour millième pour dix mille km² de surface maritime.
Laissez-moi me présenter. Je suis Daisy Athout, petite-fille de et imperium de Noram. Si vous me lisez en 2024, il vous manque 10 ans de géopolitique que je ne vais pas pouvoir combler (le tyran qui produit ce torchon va me couper au montage si je déborde). Brèfle, je règne sur tout ce qui se trouve sur le continent américain (même si officiellement je n’exerce pas au-dessous du Canal de Panama.
Cette idée brillante faisait partie des Accords de Paris (TX) de la COP21. Mais non pas celle-là ! Vous suivez ou quoi? Celle de l’IPBES, le GIEC de la biodiv. Et c’est en 2034 que s’est tenue leur maléfique COP21 qui a décidé que chaque État signataire devait consacrer un tantième de son PIB (mon précieux PIB à moi) à “remettre en état” ses surfaces maritimes. Comme si la nature ne pouvait pas s’en occuper toute seule, cette incapable. Et ils ont listé de manière très précise les trucs à faire : renforcer la biodiversité (cette blague), dépolluer les océans (il paraît qu’il y aurait du plastique dans l’océan et que les poissons qu’on bouffe en auraient une bonne partie dans leurs chairs… pouahh c’est révoltant que la mer ne fasse pas son boulot), protéger les ressources (vivantes ET minérales… n’importe quoi) et la litanie continue pendant des pages et des pages.
Le pire c’est que mon prédécesseur avait accepté ; faut dire qu’il était encore “élu” à cette époque, alors il cédait facilement devant le petit peuple qui chouinait. Il m’a avoué que c’était uniquement pour faire la nique aux franco-gaullois et leur plus grande surface maritime au monde (ma conseillère m’a dit que ça s’appelle ZEE pour Zone Économique Exclusive).
Alors depuis, on a fait les calculs. Au début, ils voulaient 1‰ de PIB (par tranche de dix mille km² de surface maritime). Pour les Français, cela aurait voulu dire que chaque année, ils auraient dû y consacrer tout leur PIB… Je me marre. Mais c’était pire pour nous avec notre conquête, oups pardon, unification de Noram. On a réussi à ramener ça à 1‱ (vous aussi ça fait bobo à la tête ces chiffres). Ce qui fait quand même près de 15% de PIB par an pour Noram. C’est trop!
Donc on avait le choix : soit réduire le PIB (j’ai viré immédiatement celle qui a proposé ça), soit réduire la ZEE (lui aussi j’ai failli le sortir, mais je me suis ravisée car il ne restait plus d’option).
Depuis, c’est la course à l’autonomie. Tous ces territoires que l’on maintenait sous notre coupe (oui oui, le discours officiel est “que l’on chérissait”) et qui réclamaient leur indépendance, eh ben maintenant ils ont obtenus gain de cause. Aller, hop dehors (mais sous laisse économique quand même, faut pas déconner).
Et voilà comment cette COP21 a rebattu les cartes de la géographie et surtout de la géopolitique mondiale. Tout ça pour sauver les poissons! Je laisse aux autres le soin de s’en occuper des poiscailles et je réduis ma ZEE tous les jours un peu plus. C’est fou ce que ce truc me fait du bien : non seulement je paie moins de leur « m³ », mais ça me coûte moins cher en militaires, en bons à rien, en routes à entretenir… Quelle belle idée finalement : je réduis ma ZEE et j’augmente ma Zone de Confort Profitable - et pas qu’un peu.
▼ VISUEL NUMÉRIQUE
Répartition mondiale des richesses
Cette infographie met en lumière les inégalités de richesse à travers le monde. Le contraste entre les régions les plus riches et les plus pauvres est frappant (sérieusement ChatGPT, tu aurais pu être plus percutant…). Plutôt qu’un “coin” pour les camemberts, perso j’aurais pris un Dogecoin rapport à l’actualité…
J’adore toujours autant le réductionnisme commercial et occidental du monde à trois pôles : Amer, EMEA et APAC 🧐
🔑 inégalités, dataviz
▼ PENDANT CE TEMPS
À part cette Newsletter, il m’arrive de bosser. Voici un petit concentré de ce que je peux dire…
Une petite synthèse des genAI Notetakers qui se joignent à nos visio. Un séminaire est aussi dispo (n’hésitez pas à demander !).
.
Avec une palanquée d’autres auteurs on met la dernière main à Cycles 2.0, le playbook orienté genAI de Cycles 1.0, livre de chevet de beaucoup d’innovateur.ice.s. Les chapitres sont en cours de relecture. Sortie prévue en janvier. Peut-être qu’une surprise sera réservée aux lecteur.ice.s de cette Newsletter…
Pour le think tank Way4Space (qui a comme adhérents ArianeGroup, l’ESA, Dassault Aviation, le CNES, …), nous avons mené un super projet de prospective pour imaginer ce que sera la “Mobilité sur la Lune en 2054”. Fastoche, hein?
▼ MEDIA
Vous aviez manqué Years and Years sortie en 2019, cette superbe série prospective (j’allais dire “dystopique”, mais en fait ce serait plutôt “réaliste” qu’il faudrait écrire aujourd’hui…)? Ne ratez pas son passage sur France 2 en replay
Côté lecture, vous pouvez éviter Eutopia de Camille Leboulanger. Malgré une idée prospective sympa à explorer (abandon du concept de Propriété et toutes les conséquences que cela peut avoir). Mon avis : c’est lent, c’est long. J’ai mis 2⭐️ mais je pense reprendre l’idée dans un scénario de prospective…
Immanquable. La série fiction sonore et narrative : Chat G Planté… C’est extrêmement bien fait pour nous alerter (on en avait besoin?) sur l’impact environnemental de l’IA.
Une conférence pas comme les autres : la journée de prospective de l’AID (lire DGA si AID ne vous parle pas). De la pure prospective dans le courant Design Fiction (sous-courant : SciFi - car il existe un autre sous-courant que j’appelle Frictionnel ; cf le point métho de cette édition)
On arrive au bout de cette première édition. Un petit feedback pourrait m’aider à vous fournir plus de ce qui vous plaît. Alors c’est à vous de me dire si…
▼ DANS LA FUTURE ÉDITION…
Vous découvrirez (peut-être) un certain Maxime B et son livre
On abordera un point particulier d’un projet de Design Thinking
On abordera un point noir de la genAI
et d’autres rubriques en alternance…
Super content d'avoir de tes nouvelles via substack. Esprit vif, curiosité infatigable et
plume alerte aujourd'hui comme hier, je crois que tu as tous les ingrédients pour y faire un carton sur le futur !