PdF 25-10>39
Imagine all the people... On va parler d'imaginer (pas d'imaginaire), de notre capacité à nous projeter dans un futur hypothétique. Grâce une question magique !
▼ Édito
Vous vous souvenez des jeux de cours d’écoles ? Les jeux innocents des contraintes réelles de notre monde. Ceux qui faisaient de vous un super héros, une wonder woman, qui vous dotait de super qualité pour aider les autres. Tous ces “on dirait que je suis …”. Ça remonte, ça surface, ça vous revient ? Eh bien on va se servir de notre esprit d’enfant naïf pour innover.
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
Dans cette édition, vous allez découvrir :
une carte 🃏
des questions 💭
un livre 👷🏼♂️
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« Imaginer, c’est hausser le réel d’un ton. »
Gaston Bachelard - L’Air et les songes
Tu sors du Bachelard, du Einstein et tu passes pour plus malin que tu ne l’es !
Mais c’est bien sous les hospices de l’imagination que l’on se place pour cette édition…
▼ La minute méthodo
What If avant HMW : la provoc qui débloque
Vous vous souvenez sans doute des HMW (How Might We - “Comment pourrions-nous...”) ; nous les avons abordés juste avant l’été. Rappel, ce sont des problèmes formulés sous forme de questions ouvertes afin de lancer les sessions d’idéation (brainstorming, brainwriting [promis, je vous parle de cette merveilleuse technique d’ici la fin de l’année - ne cherchez pas sur Google, on en a une bien meilleure !], …) en Design Thinking. Mais avant de se demander comment résoudre des problèmes, encore faut-il en avoir identifié de bons (problèmes).
C’est là qu’intervient une technique moins connue mais hyper efficace : le What If (”Et si...”).
Je craque pour l’IT… #crush
Imaginez que je lance en réunion : ”Et si les employés devaient payer pour accéder aux services de la DSI ?”
Silence épais. Regards inquiets. “Charles-Antoine a pété un câble.”
Évidemment, c’est impensable. Absurde même. Mais justement : c’est volontairement provocateur (j’admets, c’est rare chez moi 😇). Parce que cette provoc va nous forcer à réfléchir autrement.
Poursuivons l’exploration : si les employés payaient...
la DSI devrait être au moins aussi attractive que les outils du marché (sinon, personne ne paierait),
les services devraient être vraiment utiles (pas juste imposés d’en haut),
l’interface devrait être aussi fluide que celle de ChatGPT* [* remplacer par votre chatbot préféré] (sinon, pourquoi payer ?),
les temps de réponse devraient être irréprochables (comme n’importe quel service qu’on achète).
Soudain, des trouvailles émergent sous forme de questionnement :
Nos outils internes sont-ils vraiment désirables ?
Pourquoi les employés préfèrent-ils des solutions externes ?
Qu’est-ce qui fait qu’un service IT est perçu comme “de qualité” ?
On pourrait avoir un parcours de supermarché : on commence par l’accessoire du point de vue de l’utilisateur (la sécurité par exemple) et on termine le marché par l’indispensable.
Et voilà comment on arrive naturellement à un HMW pertinent (ceci est un exemple, d’autres versions sont possibles 😉) :
”Comment pourrions-nous rendre notre chatbot interne beaucoup plus attractif aux yeux des employés que Claude ou ChatGPT ?”
What If ≠ HMW : comprendre la différence
Le What If est un outil pour exploratrice curieuse. Il débarque en phase de découverte, n’a peur de rien, pose des questions dérangeantes. Son job ? Bousculer les certitudes, révéler des zones vierges d’exploration, faire émerger des tensions cachées. Il est parfait pour la première étape d’un projet Design Thinking : exploration (qui fait partie de la première phase : As Is - on reviendra sur tout ça dans les prochaines articles)
Le HMW est la production du chercheur méthodique de problèmes. Il arrive une fois qu’on a bien exploré (comme une conclusion de la première phase As Is). Son job ? Transformer ces découvertes en problèmes bien formulés, actionnables, pour lesquels on veut trouver des solutions.
Analogie simple :
Le What If, c’est la pioche qui creuse pour trouver le filon (quitte à rencontrer de la pierre résistante)
Le HMW, c’est le plan pour extraire l’or proprement (et on ne sait pas encore si c’est vraiment prometteur)
Les 4 temps du WhatIf
1. Formuler des What If
Basés sur vos observations terrain, les irritants découverts, vos signaux faibles. Cherchez l’inversion, l’exagération, la transposition d’une pratique d’un secteur à un autre. Ils se doivent d’être évocateur, de transporter l’exploratrice, d’inviter à imaginer le découvreur. On peut sacrifier notre côté très rationnel… On se retrouve dans une cours d’école avec nos “on dirait que tu es …” d’antan.
2. Analyser les implications
“Si c’était vrai, qu’est-ce que ça impliquerait ?” Listez les conséquences, même inconfortables. Le but n’est pas de réaliser l’hypothèse contenue dans ce “Et si”, mais plutôt de découvrir ce qui pourrait en découler.
3. Extraire les insights
Quels patterns se dégagent ? Quelles tensions révèle cette analyse ? Quelles opportunités cachées ? On cherche les pépites (insight) que l’on peut extraire de nos coups de sonde.
4. Formuler les HMW
Transformez ces insights en questions ouvertes, centrées sur l’humain, sans présupposer de solution. Il est recommandé d’en produire plusieurs à l’issue d’une session de WhatIf : on ne sait pas encore si tous ces problèmes seront fructueux.
Notons que la production de HMW ne vient pas d’une seule source. Les WhatIf y contribuent certes, mais ils ne sont pas les seuls. Stay tuned.
Ce que l’on peut retenir
Le WhatIf n’est pas une fantaisie. C’est un bulldozer mental qui prépare le terrain des vraies questions. Il est une des techniques que l’on utilise pour découvrir des “bon” problèmes - les autres étant menées en parallèle.
▼ Brèves de comptoir
🤰🏻Mères sauvées - Depuis 1985, la mortalité maternelle a chuté de 57% dans le monde. Traduction : 365 000 vies de mères sauvées chaque année. Le COVID a temporairement inversé la tendance, mais on repart du bon pied. Il reste 275 000 vies supplémentaires à sauver si on comblait les écarts entre pays. [Our World in Data]
👫 Enfance et pauvreté : 100 millions de moins en 10 ans - Un enfant sur cinq vit dans l’extrême pauvreté (moins de 3$/jour). Bonne nouvelle : on est passé de 507 millions en 2014 à 412 millions en 2024. Mauvaise : les enfants représentent 50% des personnes en extrême pauvreté alors qu’ils ne sont que 30% de la population mondiale. Concentration croissante en Afrique subsaharienne.[World Bank]
▼ Visuel Numérique
La France autrement : la carte des régions naturelles
Et si on oubliait les régions administratives pour penser le territoire autrement ? Naturellement.
Cette carte proposée par Frédéric Zégierman découpe la France selon ses régions naturelles : non, pas des créations administrativo-politico-bureaucratiques, mais des héritages historiques et culturels. Les vallées, les plateaux, les massifs, les plaines... Le découpage anatomique de la France.
Selon ce découpage, il existe plusieurs centaines de régions naturelles en France, de tailles et d’identités variées. Certaines sont bien connues : la Camargue, le Pays Basque, le Morvan. Mais la plupart restent confidentielles : l’Artence, le Faucigny, l’Astagnac, la Gâtine, le Goëlo ou le Fiumorbo...
Et donc ?
Nos territoires sont d’abord des espaces vivants, façonnés par la géologie, le climat et des siècles d’interactions minérales, végétales, animales et humaines. Penser en termes de régions naturelles, c’est retrouver une lecture sensible du territoire, celle qui guide encore aujourd’hui l’agriculture, l’architecture vernaculaire, les savoir-faire locaux.
À l’heure où l’on repense nos modèles de développement, cette grille de lecture offre une alternative inspirante : et si le futur se construisait à partir de ce que la Terre nous dit, plutôt qu’à partir de découpages hérités de l’histoire administrative ? (aller, bim ! je vous refourgue un “What If” l’air de rien - exercice pratique donc 😇)
[sources : article de Maxime Blondeau et page Wikipedia pour la carte]
▼ Quoi de neuf chez Future Path ?
Aller, une page de pub. Je vous l’avais promis. Voici le livre “Generative Organization” disponible avec votre serviteur sur la cover… 😍
Non, non ce n’est pas juste un montage sur Canva, c’est pour de vrai et c’est dispo sur la plateforme Lulu.
J’en ai bien entendu commandé un container entier (j’ai fait un braquage sur la cassette de Future Path). Et le truc plutôt cool, c’est que c’est imprimé en France (dans la Mayenne). Donc empreinte carbone assez réduite je pense 🙌
Comment ? Vous dites ? Ah oui vous voulez l’URL pour le commander 😘 ? Je vous préviens, ce n’est pas cher (19€) et je ne touche toujours rien dessus. C’est par là 👉 http://t.ly/CharlesAntoinePoirier
J’en réserve un ex à chacun de mes prochains clients !
▼ Média
Je vous ai déjà parlé du rapport du Shift. Le dernier je veux dire ?
Non? Normal en fait, il a tout juste été présenté la semaine passée.
Et il parle de quoi donc ?
D’IA, de données, d’infrastructures et donc d’impact sur l’environnement (psst, il est là). Je vous laisse lire la synthèse ou sa version in extenso. Voire chapitre par chapitre. Je ne vais quand même pas le donner à une IA pour le résumer en 3 lignes, hein ?
Par contre, je vous invite à découvrir un truc édifiant, stupéfiant et incroyable (“tiens on dirait une phrase emphatique générée par une IA” - que nenni ma mie). La publication de ce rapport a donné lieu à une présentation lors d’une belle cérémonie (dans un grand amphi à l’ancienne au CNAM). Et pile vers le tiers de la présentation, une petite bombe éclate et je vous laisse la découvrir ici (“là, c’est une IA, c’est sûre - c’est trop clickbait ton truc”, il n’en est rien mon cher). Ça nous parle de réduction de CO2, d’énergie et d’intérêts contraires…











