PdF 25-07>32
Pénultième. Pénultième édition avant la pause estivale, pénultième article sur le brainstorming (étrillé et reconstruit ici-même)
▼ Édito
On va devoir se quitter. Ou plutôt, vous allez pouvoir penser au jour le jour pendant les congés, le futur attendra bien la rentrée !
Profitez donc bien de cette édition et de celle de la semaine prochaine. Après ce sera ce que vous voudrez, mais profitez en bien !
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
Dans cette édition, vous allez découvrir :
de la convergence 0️⃣
du plastique ♳
des tempêtes de 🧠
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« Écrire est le dernier des métiers manuels »
Michel Serres (en 1993)
L’auteur de “Petite Poucette”. Je ne sais pas si ce qu’il disait était vrai en 1993, mais aujourd’hui, avec l’IA qu’en penser ?
En fait, je me demande si l’IA ne pourrait pas permettre à plus de gens d’écrire, tant elle pourrait désinhiber ? Ensuite, vient la question du sens de ce qu’on écrit ? Et ensuite, on arrive à la convergence vers 0 des écrits entièrement produits par l’IA… (cf notre réflexion interrogative)
▼ La minute méthodo
Mieux Brainstormer… Vraiment ?
On va faire 2 choses aujourd’hui : dessouder le brainstorming pour mieux le reconstruire et mettre en pratique nos questions de la semaine passée (les fameux HMW).
Mise en pratique de notre article précédent.
Pour appliquer notre nouvelle méthode (HMW), prenons le cas d’une méthode que beaucoup aiment pratiquer : le Brainstorming.
Quand on observe des participants mener une telle activité, on constate souvent qu’après quelques minutes, les participants restent “scotchés” sur les post-its déjà collés au mur. Ce qui conduit au tarissement des idées au bout d’une dizaine de post-its fièrement disposés sur le mur. Ce n’est pas vrai dans tous les groupes (certains sont des hyper actifs du post-its, mais ils ne constituent pas la majorité, loin de là).
Attention, expert en expertises à l’oeuvre
Sans être un spécialiste des neurosciences, il me parait clair que notre cerveau économe en énergie (20W soit 20% de l’énergie dépensée par une humaine) décide de se mettre au repos lorsqu’il constate qu’un effort certain a été produit (les posts-its au mur).
Donc formulons un HMW sur cette base :
“Comment pourrions-nous faire en sorte que les pax d’un brainstorming ne se limitent pas aux idées déjà présentes sur le mur afin de continuer à produire une grande variété de possibilités”.
Si on le décortique, on y trouve : les utilisateurs (les pax), un insight (les idées au mur limitent la créativité) et le besoin (explorer largement les solutions possibles).
— Ok, tu sembles content de toi… On fait quoi maintenant de ce waow-maille-oui?
Il n’y a plus qu’à passer de ce HMW (“How Might We”) à (au moins) une solution.
Dans notre cas, la solution que j’applique est confondante de simplicité. Pas de techno. On aurait pu imaginer de rappeler les consignes :
30’ (pas plus) pour un brainstorming dynamique et fécond,
pas de tri au moment de la germination des idées,
pas de critique des idées des autres (ni par le verbe ni par le comportement),
rebondir et bâtir sur les idées des autres pour explorer encore plus largement,
chercher la quantité (il faut au moins 100 idées pour une groupe de 4 pax durant 30’) - la qualité viendra plus tard, lors du tri (cf notre article)
Donc rappeler les consignes, on le faisait déjà et on continuera. Mais cela ne suffit pas.
— Alors c’est quoi ta brillante solution ?
Un tas invisibilisant mais motivant !
Elle n’est probablement pas brillante mais elle est suffisamment simple pour la tester : demander juste aux pax de coller les post-its… sur la table pour former un tas. On ne voit plus que le post-it du haut (ce que le cerveau pourrait interpréter comme nécessitant un effort supplémentaire et sera motivé à continuer de produire d’autres contributions). Et ça marche ! du moins pour les groupes qui avaient tendances à rester “scotchés” à admirer les 5 post-its au mur.
Conclusion (pour l’instant)
Encore un article sur le Brainstorming, qui est de loin la technique d’idéation que j’aime le moins et ne pratique que contraint et forcé 🔫. Mais au moins, entre l’amélioration du jour et celle proposée là, vous avez de quoi mener des brainstormings plus productifs.
Il me restera à vous parler de ma technique fétiche une prochaine fois (je crois que je vais devoir vous maintenir en haleine tout l’été, car notre prochaine édition a déjà sa rubrique “La minute méthodo” de programmée).
▼ Réflexion Interrogative
Convergence vers 0 avec l’IA
J’assistais à une conférence cette semaine (sur l’IA, what else ?). Une intervenante nous indiquait que l’IA assistait les collaborateurs dans beaucoup de tâches du quotidien. Dont les RAO (Réponse à Appel d’Offre) - petite pensée pour Fabrice qui va adorer la séquence suivante.
L’entreprise (éditrice de logiciel) a donné à l’IA tout son corpus de RAO passées. Ok.
Lorsqu’un nouvel RAO arrive (souvent sous forme d’une matrice de conformité de leur solution à des exigences du client), c’est l’IA qui pré-remplit la grille.
Elle (la conférencière, pas l’entreprise - vous suivez ?) n’omet pas de préciser que tout cela est relu par un humain avant d’être retourné au client. Et que cette nouvelle réponse vient grossir le corpus des RAO sur lequel l’IA s’entraîne. Et hop le processus de contamination est lancé. La convergence vers 0 entamée. Pourquoi?
Une première raison, suspicieuse : est-ce qu’un humain qu’on déchargé de la pénible tâche de remplir une grille de plusieurs cinquantaines de questions (ouais, je trouve qu’on utilise pas assez ‘cinquantaine’ comme unité de mesure 😂), donc est-ce que cet humain va passer beaucoup de temps à amender les réponses de l’IA??? (relire les 20W de notre cerveau économe ci-dessus)
Même si des corrections sont apportées, l’essentiel restera avec les biais (tournures, arguments) de l’IA. La subtilité de l’humain sera effacée : subtilité de la compréhension de ce qui se cache derrière des questions, subtilité de la connaissance du client, subtilité de la réponse apportée (arguments et ton).
Alors, je lui demande si effectivement cette réponse “assistée” va elle-même être avalée par l’IA pou qu’elle continue “d’apprendre” ?
Sa réponse : “bien entendu! Vous auriez peur de quoi ?” (passons sur la forme à la limite du passif-agressif). Sur le fond, c’est confondant de naïveté, non?
Faut-il confiner les productions de l’IA pour éviter ces contaminations ? Systématiquement ?
▼ Brèves de comptoir
🌍 Des rivières plus propres, des océans soulagés - The Ocean Cleanup passe à la vitesse supérieure : l’organisation veut déployer ses Interceptors (des systèmes flottants autonomes) dans 30 des rivières les plus polluées du monde — de Mumbai à Los Angeles — d’ici 2030. Objectif : réduire d’un tiers le plastique qui se déverse dans les océans.
▼ Visuel Numérique
🍽 Manger pollue (mais si mais si)
Chaque aliment a son empreinte carbone. Du champ à l’assiette, nos repas contiennent des kilos de CO₂eq cachés. Mais certaines assiettes pèsent bien plus lourd que d’autres. Le visuel de cette semaine compare les émissions liées aux principaux aliments, et une tendance saute aux yeux : la viande rouge (bœuf principalement) explose tous les compteurs. En cause ? L’élevage, la déforestation pour le pâturage… et les rots de vache, littéralement.
À l’opposé, les végétaux — légumes, céréales, légumineuses — s’en sortent bien mieux. Ce visuel ne dit pas qu’il faut devenir végane, mais il met en lumière un levier simple pour alléger son impact : repenser ce qu’on met dans son assiette - c’est aussi ça, l’éco-gastronomie du futur.
▼ Pépite immédiate
🪄 ClickUp, l’outil qui fait (presque) tout
ClickUp pourrait bien être ce couteau suisse numérique que vous n’attendiez plus. Là où Delos (🇫🇷) brille par sa sobriété et sa concentration sur la gestion de projets en entreprise, ClickUp va franchement plus loin, et dans toutes les directions. Tâches, documents, bases de données, dashboards, automatisations, formulaires, diagrammes de Gantt, wiki… la liste est longue. Trop longue ? Peut-être. Voire un peu fourre-tout. Mais pour celles et ceux qui aiment un environnement tout-en-un où centraliser leur travail (et celui des autres), c’est une petite merveille à apprivoiser.
Il faudra prendre un temps d’acculturation pour ne pas s’y perdre. Brèfle, plus qu’un outil de productivité : un véritable OS pour votre organisation. À tester… mais avec un peu de méthode. Et je suis preneur de vos retours.