▼ Édito
L’environnement est présent dans quasi toutes les rubriques de cette édition : c’est presque une coïncidence (“bah tiens, tu crois que tu n’es pas biaisé toi, pffff”). Disclaimer : je ne prétends pas que l’environnement soit présent dans la rubrique interrogative 🍏
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
Dans cette édition, vous allez découvrir :
de la lecture 📖
une découverte citationnesque « »
une heure inflexible 🕒
et d’autres bricoles 👩🏻🔧
▼ Phrase propulsée
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres »
Antonio Gramsci (1891-1937)
Mon inculture politique m’a fait ignorer ce penseur italien.
Il a aussi dit « il faut allier le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté ». Et c’est cette dernière citation que mon très savant de fiston m’a immédiatement envoyée après que je lui eut fait mon compte-rendu de lecture de l’ouvrage présenté plus bas. Gramsci parlait de la montée du fascisme bien entendu. Mais les deux phrases sont tout autant appropriées à notre époque qu’à notre démarche environnementale.
Et coïncidence extraordinaire, quelques minutes plus tard, dans le podcast d’Ariane Cronel indiqué dans la rubrique Media, un intervenant citait celle en ouverture…
▼ Réflexion Interrogative
Apple Intelligence
Non, non, ce ne sera ni tech ni fan-boy ; just quelques idées en vrac sur le sujet.
Apple a annoncé sa révolution IA l’an passé, avec un grand “R”. Une révolution qui passe par Siri. Autant j’ai beaucoup d’estime pour son créateur, Luc Julia (qu’on peut d’ailleurs écouter chez Carlos Diaz, Jérôme Colombain et dans la série Fucking Silicon Valley – au passage, il bosse chez Renault maintenant). Autant Siri… comment dire ? Depuis le début, c’est une déception. Un bon gros refresh était donc plus que bienvenu.
Sauf que, quand Apple a présenté Apple Intelligence, ça m’a laissé de marbre. Tout était léché, bien mis en scène, à la Apple. Mais aucune envie pressante d’en disposer. Et le techos en moi restait méfiant. Depuis ? Silence radio.
Jusqu’au pavé dans la mare : Apple n’est pas prêt. Pas d’Apple Intelligence au complet, et encore moins de Siri 2.0. Résultat : tollé général, employés mécontents, experts qui s’écharpent sur l’incompétence supposée d’Apple. Il faut dire qu’annoncer un produit un an à l’avance, ce n’est pas leur style. Et repousser encore d’un ou deux ans ? Sacrilège.
Personnellement, je n’attendais rien. Donc pas de déception. Ce qui m’amuse, c’est que les mêmes qui aujourd’hui fustigent Apple applaudiront demain son “exigence de qualité” quand le produit sortira, enfin peaufiné, avec une expérience utilisateur aux petits oignons.
Et au final, ce que je préfère dans tout ça, c’est le nom : Apple Intelligence. Sans dire frontalement “IA”, tout en l’évoquant. Typiquement Apple.
▼ Brèves de comptoir
🚌 Un bus autonome à Barcelone - Renault teste un bus sans conducteur en Espagne. Première étape vers un futur sans chauffeurs… ou simple expérimentation ?
▼ Visuel Numérique
L’heure d’été en sursis : et l’Europe dans tout ça ?
🕰️ Les Américains veulent en finir avec le changement d’heure
Aux États-Unis, la grogne contre l’heure d’été monte : de plus en plus de citoyens et d’élus réclament son abolition, dénonçant son impact sur la santé et la productivité. Mais pendant ce temps, l’Europe traîne des pieds sur la question (on change d’heure dans 10 jours).
L’Union européenne avait voté en 2019 pour mettre fin au changement d’heure… mais la mise en application a été reportée aux calendes grecques européennes. Chaque pays devait choisir entre heure d’été ou heure d’hiver permanente, mais l’absence de consensus a bloqué l’avancée du projet.
Aujourd’hui, le débat reste en suspens, malgré des sondages montrant qu’une majorité d’Européens préféreraient en finir avec ces ajustements horaires artificiels.
Un sujet pour Trump ?
▼ Pépite immédiate
🌍 IA et environnement : un webinaire incontournable
L’intelligence artificielle transforme nos usages, mais à quel prix pour la planète ? Ce webinaire explore les enjeux environnementaux de l’IA, entre consommation énergétique, impact des data centers et optimisation des modèles.
🔎 Organisé par le Hub France IA, vous y découvrirez :
✅ Analyse des coûts énergétiques des modèles d’IA.
✅ Solutions pour une IA plus sobre et durable.
✅ Échanges avec des experts du secteur.
🗓️ Le 26 mars à 11h (replay possible) : inscription au webinaire
▼ Quoi de neuf chez Future Path ?
On va faire des apparition dans 3 évènements assez différents dans les prochaines semaines.
Le 3 avril de 12h à 13h
Le plus ouvert de ces trois interventions est sur l’IA. En ligne. Et accessible à toutes et tous. Gratuitement.
Un constat revient régulièrement : au début de la période d’acculturation IA en entreprise (les premiers pas de l’IA pour les collaborateurs en général), il y a besoin de désensibiliser ; un peu comme pour les allergies.
Et ensuite, on a la possibilité de construire de nouvelles connaissances et surtout de collégialement découvrir les cas d’usages de la genAI les plus féconds (cf notre approche From Zero to AI).
Je vous parlerai des deux autres événements la prochaine fois 🤩 (et pour l’un deux, je vous proposerai une construction collégiale ✌️)
▼ Média
Deux trucs indispensables pour votre temps libre :
le dernier (le français permet l’interprétation là où l’anglais aurait tranché entre “last” et “latest”) podcast d’Ariane Cronel : Enquête d’Avenir. Si vous ne deviez en écouter qu’un seul, c’est celui-ci. Dispo sur toutes les plateformes. Vous pouvez en profiter pour relire nos Phrases Propulsées du début…
Le Déluge, de Stephen Markley. ✅ Intense, dérangeant, extrêmement dérangeant. Même quand on est un peu informé sur le sujet environnemental et qu’on a déjà lu quelques livres (essais et fictions) sur ce thème. Ce roman, c'est les montagnes russes 🎢, sans forcément que l’auteur joue sur le pathos 🎻. Mais certains des éléments qu’il décrit sont déjà en cours : sur le plan environnemental c’est évident et sur le plan géopolitique c’est immédiatement terrifiant. Un seul reproche : un tropisme américain bien trop fort. Pour le reste, le scénario est malheureusement très crédible peut-être prophétique.
Autant le podcast est parfait pour tout le monde, autant je ne sais pas à qui recommander le livre : pour les initiés, c’est totalement démoralisant et pour les hermétiques c’est une preuve de plus que les alarmistes sont trop angoissés. Là aussi, relire les Phrases Propulsées au début.
▼ Avant de partir, vous ferez bien un petit résumé avec l’IA… non ?
L’IA et son impact environnemental : un premier bilan
Pour vous mettre en jambe avant le webinaire du Hub France IA (cf plus haut), un peu de lecture du Shift.
Le Shift Project publie un rapport intermédiaire sur l’impact environnemental de l’IA, mettant en lumière ses coûts énergétiques et matériels croissants. (le rapport est “intermédiaire” au sens qu’il permet à toutes les lectrices impliquées et les lecteurs appliqués de contribuer). Par ailleurs, c’est une évolution/adaptation de leur rapport sur le numérique au sens large. On vous le résume en 5 chiffres :
1️⃣ 1 entraînement de modèle LLM = jusqu’à 500 tonnes de CO₂ émises, soit l’équivalent de plusieurs centaines de vols transatlantiques.
2️⃣ Consommation énergétique des data centers : représente 4 % de la demande mondiale en électricité, un chiffre en forte croissance avec l’essor de l’IA.
3️⃣ Besoin en eau pour refroidir les serveurs : jusqu’à 5 millions de litres par an pour un seul grand modèle d’IA.
4️⃣ Ratio efficacité/consommation : les avancées en optimisation permettent de réduire la consommation de 20 à 30 %, mais l’augmentation du nombre d’instances neutralise ces gains (Jevons par-ci, Rebond par-là)
5️⃣ 75 % des ressources critiques (terres rares, semi-conducteurs) sont extraites dans moins de 5 pays, créant une dépendance géopolitique risquée pour l’industrie de l’IA.
Le rapport souligne l’urgence d’intégrer ces préoccupations dans les stratégies d’innovation. Sans régulation et optimisation, l’IA pourrait devenir un gouffre énergétique difficile à contenir.