PdF 25-02>14
Thème phonétique cette semaine : Vers demain en Europe, Verre pour communiquer, Vers d'autres IA. Original, non?
▼ Édito
Malgré les vacances (ou grâce à elles), vous êtes toujours plus nombreux à nous lire. Vous le faites avec une belle constante et des témoignages très motivants. Merci. Bravo aux lectrices d’avoir fait ce choix, félicitations aux lecteurs de leur décision.
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
▼ Phrase propulsée
« Vous n’avez pas les os en verre, vous pouvez vous cogner à la vie. »
Jean-Pierre Jeunet - Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain
Puisqu’on parle de verre, autant ne pas s’arrêter sur ceux qu’on boit, mais sur celui des fibres pour nous emmener vers demain en profitant de chaque instant…
▼ Réflexion Interrogative
La Mort du Prompt en 3 Actes - Acte 1 : vers d’impromptues conversations
Nous continuons notre série d’articles intitulée : “La mort du prompt en 3 actes”. Elle exprime mes idées : ce ne sont pas des prédictions, mais plutôt une intuition voire une conviction profonde. C’est commentable/critiquable tout autant qu’incisif. Spoiler Alert : prompter va rester nécessaire encore un peu, mais ne misez pas tout dessus.
Dans l’épisode précédent, je vous ai dit pourquoi je déteste le Prompt Engineering : c’est une pseudo-science élitiste qui oblige l’utilisateur à s’adapter à la machine. Plutôt que d’intégrer l’IA de manière fluide, on impose formules et incantations. L’IA devrait s’ajuster à nos usages, pas l’inverse.
Et donc tu proposes quoi, toi qui es si malin ?
Vous connaissez cette bague du fou qui se tape sur la tête avec un marteau ? Quand on lui demande pourquoi il fait cela, il répond : « parce que ça fait tellement de bien quand ça s’arrête ! ».
Il est fort possible qu’on doive oublier cette notion de prompt dans l’avenir. On se sera fait mal pour se faire du bien ensuite. Plusieurs pistes se dessinent.
Une première est de faire évoluer le prompt vers une conversation plus naturelle voire intimiste, moins contrainte par des règles impérieuses.
Une deuxième piste, complémentaire de la première, consiste à intégrer subtilement les algorithmes dans nos outils de manière à ne plus avoir à recourir au prompt.
Une troisième piste serait le recours à une sorte d’IA très différente de la genAI actuelle.
Acte 1 - Vers d’impromptues conversations
Les techniques de prompting sont changeantes. Au rythme des saisons, voire plus rapide.
En 2023, il fallait dire « s’il te plait et réfléchis par étapes », en 2024, on disposait de dizaines de techniques très structurées pour prompter. Pendant un temps, il faut rédiger des prompts à rallonge (une page) pour donner de la méthode et demander de ne pas aller trop vite (car si ça prenait du temps, c’était que le résultat était meilleur, forcément). Le mois suivant, il fallait être hyper concis (3 phrases) et s’attendre à un résultat juste après la dernière touche tapée. Et puis, la semaine suivante, on doit carrément vénérer la machine si elle prend plus d’une dizaine de minutes avec un prompt de la taille d’une requête Google (moins de 10 mots). Et c’est sans compter la myriade de fournisseurs, leur grande inventivité en matière de modèles et des comparatifs caduques dès leur publication.
Cette immense complexité est subie par les utilisateurs. Alors que cela devrait être simple (pour peu que les fournisseurs pensent usages avant compétition de cours d’école).
Cependant, une sorte d’unification et de simplification se fait sentir. Cela signifie que certains éditeurs ont compris que plutôt que de polluer les utilisateurs avec des règles empiriques souvent mal maîtrisées, il y avait tout intérêt à simplifier la vie de l’utilisatrice. Progressivement, on injecte dans le système les « best practices » du prompting. Celui-ci devient donc plus efficace et moins exigeant en lourds préliminaires.
Cela devrait nous conduire dans l’avenir à entretenir des conversations de plus haut niveau avec ces machines : on aura réussi à dépouiller nos interactions conversationnelles de ces oripeaux artificiels de techniciens.
Si on pousse au bout cette logique, on pourrait atteindre le moment Gemini Cricket : c’est-à-dire que le système aura une connaissance fine de nos motivations, de nos forces et de nos intentions. Il reposera sur ces éléments pour servir plus efficacement et intiment nos demandes, voire les anticiper avec bienveillance. Je n’arrive pas encore à savoir si c’est un idéal à souhaiter ou un repoussoir infernal.
Dans la prochaine édition, on découvre l’Acte 2 avec ses Agents de lutte contre le prompt - see you…
▼ Visuel Numérique
Europe 2100 : un continent en déclin démographique
D’ici 2100, l’Europe verra sa population diminuer significativement, selon les projections de l’ONU. Ce déclin démographique est loin d’être uniforme.
Un déclin vertigineux …
Plusieurs pays d’Europe de l’Est comme la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie devraient perdre plus de 40 % de leur population, dans les 75 prochaines années, conséquence d’une émigration soutenue et d’une faible natalité (on parle de l’Ukraine avec un -60% quand même !)
… et un peu de résistance
En revanche, certains pays comme la France, le UK et la Suède devraient mieux résister grâce à une natalité plus dynamique et une immigration mieux gérée.
▼ Quoi de neuf chez Future Path ?
Deux petites niouses :
avec un groupe d’experts au sein du Hub France IA, nous avons publié un aperçu de ce qu’est ce monde à base de genAI Agents dont on entend beaucoup parler.
ça vous dit de déjeuner ensemble le 3 avril prochain ? du moins en visio. More on this later
▼ Média
Le CERN a fêté ses 70 ans l’an passé.
Et La Science, CQFD (le podcast scientifique de France Culture) a choisi de s’y rendre pour son 500ème numéro. La visite est époustouflante pour un podcast sans vidéo. Mais si vous voulez des images, rendez-vous chez l’ami David Louapre de Sciences Étonnantes et son volet consacré à une visite live du CERN.
▼ Avant de partir, éclairons les futurs ordinateurs !
Prologue
Faut que je vous fasse une confidence : lorsque j’était en prépa, au moment du choix de ma future école, je me suis posé une question d’orientation. Les photons ou les électrons ? J’étais pris à Supélec (la meilleure que je pouvais honnêtement viser). Et donc aussi à Sup’Optic (école plus basse dans le classement). Et ce questionnement : est-ce que l’ordinateur photonique allait arriver suffisamment vite pour que ce soit malin de préférer Sup’Optic ?
30 ans plus tard : l’informatique photonique
L’informatique photonique se profile (enfin) comme une révolution technologique majeure avec des avancées significatives en termes de vitesse, d’efficacité énergétique et de durabilité.
La lumière au service du calcul
Contrairement à l’électronique traditionnelle , l’informatique photonique mise sur les photons. Cette orientation offre plusieurs avantages :
Vitesse accrue : Les photons se déplacent à la vitesse de la lumière, permettant une transmission de données ultra-rapide (classiquement, les électrons de nos ordinateurs sont autour de 70% de c)
Réduction de la chaleur : Les photons, étant électriquement neutres, génèrent moins de chaleur, diminuant ainsi les besoins en refroidissement des systèmes.
Immunité aux interférences électromagnétiques : Cette caractéristique permet une densité accrue des circuits sans risque de perturbations.
Des puces photoniques en verre
La startup italienne Ephos développe des puces quantiques photoniques en verre, permettant aux ordinateurs quantiques de fonctionner à température ambiante.
La belle start-up 🇫🇷 Quandela les utilise d’ores et déjà.
Cette innovation réduit considérablement la consommation énergétique liée au refroidissement cryogénique nécessaire aux systèmes quantiques traditionnels.
En conclusion
L’informatique photonique représente une voie prometteuse (son versant quantique ne vous aidera pas pour vos TCD sous Excel au fait) pour répondre aux besoins croissants en puissance de calcul tout en minimisant l’impact environnemental.
P.S. : j’ai finalement choisi Supélec. Ce qui fait râler mon centralien de fiston car les deux ont fusionnées sous le nom CentraleSupélec. Bonne ⛏️