PdF 25-02>13
Le Poids. Celui des humains sur la planète, celui de notre passé et celui du prompt sur nos vies. Le poids donc...
▼ Édito
Cette semaine on étrenne une nouvelle rubrique : “À fonds” (vous, qui me connaissez bien, pourriez penser qu’il s’agit d’une pheaute d’eau retograffe - que nenni). Je vous laisse découvrir, vous me direz.
Et puis on débute une publication sous forme d’épisodes d’un pamphlet critique (je me sens la grenouille d’une certaine fable avec cette annonce). Vous pourrez découvrir dans les prochains épisodes ma litanie contre le “prompt engineering” : “La mort du prompt en trois actes”. Là aussi vous me direz.
Saviez-vous que sur le site, vous pouviez consulter toutes les éditions passées ? Et si vous voulez être certain de recevoir la prochaine, il y a un truc facile à faire et à partager sans modération ⤵️
Dans cette édition, vous allez découvrir :
Un truc génial 📖
Un truc pénible 😓
Un truc é-mouvant 🌏
et d’autres bricoles 👨🏽🔧
▼ Phrase propulsée
« C’est un poids bien pesant qu’un nom trop tôt fameux.” »
François Marie Arouet (Voltaire quoi)
Pas mal trouvé si on l’applique au trop tôt fameux Prompt Engineering que j’adore … détester 😆
▼ Réflexion Interrogative
La Mort du Prompt en 3 Actes - Prolégomènes
Nous débutons une série d’articles intitulée : “La mort du prompt en 3 actes”. Elle exprime mes idées : ce ne sont pas des prédictions, mais plutôt une intuition voire une conviction profonde. C’est commentable/critiquable tout autant qu’incisif. Spoiler Alert : prompter va rester nécessaire encore un peu, mais ne misez pas tout dessus.
L’origine de cette série se trouve dans un article publié par votre serviteur sur LinkedIn en décembre 2024. L’esprit de ce dernier est repris (adapté et étendu) ici pour donner une vision possible de l’évolution du « prompt engineering » ou « prompting ». Cette « compétence » largement mise en avant durant 2023-2024 par des super promoteurs de cet « art » ne nous semble pas devoir perdurer très longtemps auprès d’un large public.
Je déteste 🤢 la notion de Prompt Engineering
Je l’avoue : j’ai un gros biais. Plus de 15 ans de Design Thinking m’ont conditionné à penser usages avant technos. Que l’IA fonctionne avec de la magie noire ou des probabilités, peu importe. Ce qui m’intéresse, c’est comment on l’intègre intelligemment.
Et c’est bien là le problème du prompting. Cette pseudo-science censée nous transformer en dompteurs d’IA, capables d’extirper des réponses limpides d’un automate probabiliste (aka perroquet stochastique 🦜).
Le prompt est nécessaire car un LLM ne fait que compléter des phrases. Il lui faut une amorce, un déclencheur. Jusque-là, rien de choquant. Ce qui l’est plus, c’est qu’au lieu de rendre cette mécanique fluide, on nous demande d’apprendre son langage. On nous impose des structures, des incantations, des formules quasi ésotériques. L’utilisateur doit s’adapter à la machine plutôt que l’inverse.
Et ça, je déteste.
Depuis que je bosse dans le digital (à l’époque, on disait informatique), mon objectif a toujours été l’inverse : mettre la technologie au service de l’humain, pas l’inverse.
Pire encore, on pousse le bouchon jusqu’à nous apprendre… à demander à l’IA de générer des prompts ! Un prompt pour générer un prompt, voilà où nous en sommes.
Quant à l’expression “Prompt Engineering”, elle ne fait qu’ajouter une couche d’élitisme inutile. Ce n’est pas de l’ingénierie, c’est de la structuration de pensée, de la clarté, du raisonnement logique. Mais cette terminologie a un avantage pour certains gourous : elle fait vendre des formations, pendant qu’on évite les vraies questions sur les usages et impacts de l’IA.
Concrètement, pourquoi devrais-je interrompre mon travail pour aller parler à une IA alors qu’elle pourrait harmonieusement (et efficacement) s’intégrer dans mon contexte (Word, Excel…) ? Pire : pourquoi utiliser un LLM quand une simple recherche ferait mieux, plus vite et plus écologiquement ?
Peut-être juste parce que c’est nouveau…
Dans la prochaine édition, on découvre les 3 Actes de le mort du prompt - stay tuned…
▼ Brèves de comptoir
🌾 Riz et planète doublement réconciliés ? Une nouvelle technique agricole réduit les émissions de méthane du riz de 70 %, tout en augmentant les rendements. Et une autre réduit de moitié la consommation d’eau (on ne s’emballe pas : riz des sushis pour l’instant). Pas mal pour une culture qui émet plus de 10% des GES et consomme plus de 30% de l’eau irriguée…
⚡ L’avenir énergétique des US ne se limite pas au pétrole - Malgré les discours pro-fossiles (“drill, baby, drill”), les énergies renouvelables explosent aux États-Unis (solaires et éoliennes en tête), en particulier dans des États classiquement “pétrole” (dont le Texas). Quasi toutes les nouvelles capacités électriques de 2024 étaient clean.
▼ Visuel Numérique
L’empreinte humaine : une présence matérielle écrasante
Cette récente infographie du New York Times illustre le poids des infrastructures humaines (à droite) face à celui de l’ensemble des êtres vivants (à gauche). Sidérant de considérer que chaque kg de nous on trouve 100kg de plastique et 1.000kg de bactéries. (je devance vos questions : un humain héberge environ 1kg de bactéries - pour le plastique, je n’ai pas le chiffre, à part la fameuse carte bancaire ingérée hebdomadairement).
On pourrait penser que la prise de conscience de ces faits têtus nous pousserait à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement, à promouvoir l’économie circulaire et à réduire notre dépendance aux ressources non renouvelables. On pourrait…
Sources : image traduite par Climax sur la base d’un article du NYT (pay wall).
▼ À fonds
Géniale généalogie
Il y a des gens écoeurants sur cette terre. Tout semble facile pour eux. Il peuvent s’intéresser à 4 milliards de sujets et les maîtriser à fond (sans ‘s’ ici 😉). Ils vous renvoient, sans le vouloir ou même le savoir, à votre petitesse. Pire, vous croyez les connaître car vous les côtoyez depuis longtemps : eh bim, ils vous décochent, au détour d’une conversation anodine, une nouvelle compétence, un nouveau centre d’intérêt. Nouveau pour vous seulement car, eux, ils sont dedans depuis longtemps. Des années même. C’est décidé, je n’irai plus déjeuner avec l’un d’entre eux : mon pote Hervé. Mon ex-pote du coup.
En plus de tout plein de bouquins qu’il a écrit sur les réseaux sociaux en entreprise et le marketing digital (et là je ne m’en tiens qu’à la partie “auteur” de cet écoeurant personnage), il vient de sortir un livre sur la Généalogie. La quoi ? Mais si vous savez, le truc obscur à base de grimoires et de scribouillards de vieilles notices nécrologiques.
Non seulement ce talentueux pédagogue nous fait découvrir la généalogie moderne et digitale en nous donnant l’envie d’y aller mais en plus il nous apprend des trucs incroyables au passage (mais que viennent faire les Mormons dans cette histoire et l’ADNmt hein?). Vous saviez que certains pays utilisent les arbres généalogiques pour permettre aux jeunes enfants de s’ancrer dans leur lignée familiale ?
Il reste un grand mystère : est-ce que l’auteur a commis l’irréparable en réalisant un test ADN, interdit en France ? Il nous met en garde tout autant qu’il nous allèche avec cette technique puissante mais verboten dans l’hexagone.
Peut-on bien préparer le futur si on ne connait pas son passé ? Ce livre nous permet minima de faire de l’Histoire un sujet très personnel. Bravo l’ami.
Auteur : Hervé Kabla (un pote)
Titre : Guide Pratique de la Généalogie 2.0
Ma note : 5⭐️
P.S. : je suis chanceux de le compter au rang de mes amis. @Hervé : on se refait un déj pour parler de ton autre nouveau livre : Comment planter sa boîte en 50 leçons (car j’ai tout sauf envie de planter Future Path).